[Communiqué de presse] Procès de l’inaction climatique

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Photos personnes devant le TGI avec des pancartes

[Communiqué de presse] Procès de l’inaction climatique

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En procès pour avoir décroché le portrait d’Emmanuel Macron : les prévenus plaident l’état de nécessité et la liberté d’expression.

Au cours de l’été 2019, Virgile et Clarisse participaient à une action non-violente de décrochage d’un portrait présidentiel pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à l’urgence climatique. Le vendredi 2 avril 2021, Virgile, Clarisse et Alice, une troisième militante d’Action Non-Violente COP21, ont été jugés au Tribunal Correctionnel de Toulouse. Les prévenus ont plaidé un geste dicté par l’état de nécessité et la liberté d’expression face à des pouvoirs publics indifférents. La procureure a requis 200€ d’amende avec sursis pour les décrocheurs, et la relaxe pour Alice qui avait été arrêtée alors qu’elle participait à un rassemblement de soutien.

Ce 2 avril 2021, c’est un procès très politique qui s’est tenu au tribunal correctionnel de Toulouse, alors qu’une manifestation de soutien d’une cinquantaine de personnes se tenait sur les allées Jules Guesdes. Trois activistes membres d’ANV COP21 comparaissaient pour vol suite au décrochage d’un portrait présidentiel à la mairie de Mérenvielle (31) durant l’été 2019.

Leur avocat n’a pas manqué de pointer la disproportion des moyens engagés face à cet action. Le portrait avait été décroché en plein jour et à visage découvert par les activistes, qui ont fini par le rendre au personnel de Mairie. Selon leur avocat Sébastien Delorge dans sa plaidoirie, ce n’est pas un procès pour vol mais bien pour « crime de lèse-majesté » qui a eu lieu. Les deux prévenus, Clarisse et Virgile, qui assument leur geste, ont, quant a eux, expliqué leur action en parlant de l’urgence climatique, et de l’impossibilité de se faire entendre par les pouvoirs publics.

Des arguments appuyés par leurs témoins : Christophe Cassou, climatologue et un de co-auteurs du dernier rapport du GIEC, a longuement expliqué les faits et connaissances scientifiques sur le dérèglement climatique et son origine humaine. Il a pointé à quel point chaque année et chaque action comptaient pour arriver à endiguer la tendance. Il a été rejoint par Geneviève Azam, économiste, qui a fait un retour historique sur tous les traités internationaux de ces dernières décennies (sommet de Rio, protocole de Kyoto, Accord de Paris), et le peu d’avancées concrètes qui les ont accompagnés.

Dans ce contexte les prévenus et leurs avocats ont insisté sur l’impossibilité de se faire entendre en tant que citoyen préoccupé par ces questions. Ils ont donc plaidé que l’acte symbolique de décrocher le portrait d’Emmanuel Macron pour interpeller le gouvernement relevait de la liberté d’expression face à des pouvoirs publics sourds à ces revendications et dans un contexte d’urgence face au dérèglement climatique.

Les prévenus et leurs soutiens espèrent que la juge entendra leurs arguments et saura prendre une décision courageuse en relaxant les activistes comme ce fut le cas à Lyon, Auch ou Strasbourg. La procureure, elle, a requis 200 euros d’amende avec sursis pour Virgile et Clarisse, et une relaxe pour Alice. Le délibéré sera rendu le 21 mai.

Vidéo : extrait du journal de France 3 Occitanie du 2 avril 2021


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